Musée Cernuschi, à Paris, jusqu’au dimanche 2 janvier 2011:
Toutes les archives manuscrites ont été détruites au Cambodge par les Khmers rouges entre 1975 et 1978. Les documents de travail des « Archéologues à Angkor » sont présentés avec cent huit photographies d’époque.
Chaque roi a construit sa propre cité en respectant les édifices des époques antérieures, ce qui explique la complexité de la compréhension du site d’Angkor, sur 500 kilomètres carrés. Les maisons, palais et autres constructions de bois ont disparu, réduits en poussière par les termites. Ne restent que les monuments religieux dédiés aux dieux hindous, à Bouddha et aux souverains.
Ces photographies rappellent la regrettable expédition d’André Malraux, qui raconte, dans La Voie royale, ses mésaventures, au début des années 1920, dans la forêt d’Angkor. Il y décrit les fourmis grandes comme la main, les araignées suspendues au centre de toiles de quatre mètres, les sangsues agglutinées sous les feuilles… Un monde qu’affrontaient les archéologues. Et qui n’avait pas retenu le jeune Malraux de prélever, à la scie, deux linteaux de grès rose du temple de Banteay Srei pour les vendre. Il fut arrêté à Phnom Penh, l’EFEO s’était porté partie civile contre lui. Ses trois ans de prison furent réduits à huit mois avec sursis.
Les photos présentées sont les retirages des documents originaux, plaques de verre du début du siècle et clichés argentiques, trop fragiles pour être montrés. Ils ont été nettoyés, restaurés, re-conditionnés.